L’Adan dévoile une première note pédagogique sur le minage (mining) de Bitcoin, qui vise à démontrer ses avantages stratégiques face aux défis énergétiques et économiques de la France. Cette première analyse, qui sera suivie d’une note plus technique détaillant les aspects opérationnels et réglementaires, repositionne le minage comme un levier d’optimisation pour le réseau électrique et de compétitivité pour le Web3. Dans un contexte de transition énergétique, de déficit public, et d’objectif de souveraineté, le parc nucléaire français, produisant 70 % de l’électricité nationale avec une faible empreinte carbone (12 % des émissions liées à l’électricité en 2022), est sous tension. La modulation des réacteurs pour équilibrer la demande et intégrer les énergies renouvelables intermittentes accélère l’usure des équipements, augmentant les coûts de maintenance (66 Mds€ pour le Grand Carénage d’ici 2028) and menaçant la durée de vie des centrales. Chaque année de fonctionnement perdue pour un réacteur de 1 GW représente 3 à 4 Mds€ de revenus en moins. Les surplus d’électricité, souvent vendus à prix négatifs sur le marché de gros, aggravent ce gaspillage économique.


Grâce à sa flexibilité unique (activation/désactivation instantanée), le minage de bitcoins offre une solution innovante. En valorisant les excédents nucléaires, il peut générer des revenus significatifs, estimés à 100-150 M$/GW/an, et contribuer à amortir les investissements d’EDF. En outre, il permettrait de stabiliser le réseau en absorbant les surplus, de réduire les tarifs négatifs, et de faciliter l’intégration des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. La chaleur générée pourrait également être réutilisée pour le chauffage urbain ou l’industrie, comme en Scandinavie. À l’international, l’Islande, avec ses surplus hydrauliques, et le Japon, via le programme “Megawatt to Megahash” de TEPCO, exploitent le minage pour revitaliser des régions and diversifier leurs revenus.


Sur le plan stratégique, un Bitcoin “made in France”, miné avec une énergie nucléaire décarbonée, renforcerait la compétitivité du Web3 tricolore face à des hubs comme les États-Unis ou Dubaï. En internalisant cette activité, la France attirerait des investissements, limiterait les sorties de capitaux, et renforcerait sa souveraineté numérique dans un écosystème blockchain en expansion rapide.
L’Adan appelle à une expérimentation pilote avec EDF and à un cadre réglementaire adapté pour faire du minage de bitcoins un atout de la transition énergétique and de l’innovation. Cette note a servi de cadre pour nos discussions avec les décideurs publics.